La conquête de l’espace aurait-elle cessé de passionner les foules ? Les états d’âme de Meghan et Harry auront en tout cas provoqué une onde de choc planétaire nettement plus spectaculaire que l’arrivée du rover Persévérance sur la planète Mars le 18 février 2021. Quiconque observe il est vrai l’état de la Terre, et des rapports humains qu’on y entretient, n’a guère envie de s’extasier, comme on le fit au siècle dernier, sur le génie humain capable d’accrocher un jour la conquête de Mars à son tableau de chasse. Ce récent exploit scientifique – car c’en est un – tombe par ailleurs d’autant plus mal qu’un symbolisme millénaire associe à la « planète rouge » guerres, épidémies et ravages divers. Menacés par le dérèglement climatique et la pandémie, apeurés et appauvris, les Terriens ont autre chose à faire que d’espérer des jours meilleurs dans cet hypothétique « ailleurs » : « On se lasse de tout, même de la planète Mars » écrivait en 1900 déjà le médecin psychologue Théodore Flournoy 1 tandis que certains de ses contemporains spéculaient, tel Camille Flammarion, sur de possibles communications téléphoniques avec les Martiens 2.
Par Françoise Bonardel
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