SANDRINE PIERGIGLI ET MARIE-LUCE DE ROCA SERRA
Georges Steiner définissait l’Europe à partir des cafés (« Les cafés font l’Europe… »), on pourrait définir la Méditerranée par ses plages, en ce qu’elles sont mêmement des lieux de vie et donc de civilisation. La plage est le prolongement naturel de la rue. Marcher au bord de la mer, en bonne compagnie, est un acte de citoyenneté méditerranéen. Le soleil, la mer, la nudité en sont l’architecture unique. Chaque été Marie-Luce et Sandrine colorient le corps des femmes qui vont à la plage. Ce n’est pas un art futile. C’est un art incendiaire. « Toute la jeunesse, écrit Céline, aboutit sur la plage glorieuse, au bord de l’eau, là où les femmes ont l’air d’être libres enfin, où elles sont si belles qu’elles n’ont même plus besoin du mensonge de nos rêves. » Leur entreprise est éminemment méditerranéenne. Féérique en ceci qu’elles partagent le parfum et les odeurs, la sensation d’une enfance commune.
Par Constant Sbraggia