Une fascination mutuelle
En cette année de bicentenaire de la mort de Napoléon, le débat a fait rage sur les ombres et les lumières de l’Empereur. Napoléon le conservateur, patriarcal et misogyne, rétablissant l’esclavage et lançant le pays dans des campagnes meurtrières et ruineuses. Ou Napoléon l’audacieux, sauveur de la Révolution, bâtisseur d’institutions, qui fit rayonner la gloire de la France dans le monde entier ; « le plus puissant souffle de vie qui jamais anima l’argile humaine », selon le mot de son admirateur-détestateur Chateaubriand. On a peu parlé de la relation étroite entretenue par Napoléon avec les sciences, et singulièrement la mathématique. À tort : il s’agit là d’une de ses passions les plus sincères et les plus tenaces, indissociable de tout son parcours et de sa singularité, étroitement mêlée à sa vision de la France.
Par Cédric Villani. Illustrations Decos Christophe, Julien Schnabel, Yan Pei Ming, Stéphane Calais
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