« Le rôle du FRAC est primordial »
Diriger le FRAC de Corse n’est pas une fonction anodine. L’art n’est pas anodin. « L’art sauvera le monde » nous dit Dostoïevski dans L’idiot. L’art contemporain c’est nous. « Dans notre monde de certitudes, seul l’art contemporain nous permet de douter. Ouf ! » ose Jean-Michel Ribes (in Les mots que j’aime). L’homme de théâtre, dont le père était peintre, qui a connu Miró, dit aussi : « Dans un musée d’art contemporain je respire mieux que dans une forêt. » L’art contemporain ? L’art est contemporain de tous les hommes. Fabien Danesi vient donc d’être nommé directeur du FRAC de Corse. Docteur en histoire de l’art, enseignant (il a enseigné à l’université François-Rabelais de Tours, à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne puis sera maître de conférence en pratique et théorie de la photographie à l’UFR des arts de l’université de Picardie Jules-Verne à Amiens), auteur d’ouvrages parus chez Sens & Tonka (L’extase esthétique – Jean Baudrillard et la consommation/consumation de l’art ; La beauté de l’indifférence – ou le pat de Marcel Duchamp), il fut notamment curateur au Pavillon Neuflize Obc, laboratoire de création du Palais de Tokyo, de 2014 à 2017. Sa nomination, à 46 ans, le conduit à renoncer à la direction de la Casa Conti, à Oletta, préfiguration de l’Institut d’art contemporain d’Ange Leccia. Fabien Danesi s’accorde une qualité, la curiosité. Et se reconnaît un défaut, l’impatience. C’est l’élégance de coeur qui détermine son parcours. Conversation.
Par Constant Sbraggia | Photos Rita Scaglia
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