« Je crains une cascade de dépôts de bilan. »
Il avait tout pour faire de la politique : un bagage intellectuel, une compétence - économique - recherchée, cet indispensable capital sympathie et bien sûr l’envie. L’envie de servir la Corse – comment le dire autrement ? quand bien même la formulation risquerait de paraître emphatique. Il avait tout pour faire de la politique mais n’en faisait pas. C’est sans doute que toutes les planètes du système n’étaient pas alignées. Le désormais numéro 3 et donc premier homme de Gilles Simeoni est à la tête de l’ADEC, l’Agence du développement économique de la Corse. Une charge conforme à ses ambitions mais dont il hérite au pire moment : la Corse, région parmi les plus pauvres si ce n’est la plus pauvre de France est aussi celle qui a le plus souffert de la crise sanitaire. Et la période – hypothétique - post- Covid qui s’ouvre est sans doute celle de tous les dangers aux plans économique et social. Ce contexte s’alourdissant encore de rapports conflictuels – larvés mais têtus – entre la Région et l’État (rappelons qu’Emmanuel Macron a reçu Gilles Simeoni, mi-septembre, sans bruit, en tête-àtête, à l’Élysée, et que Jean Castex se rendra en Corse dans quelques jours) dont la première expression concrète de cette mandature prendra corps avec la condamnation du Conseil d’État à verser 88 millions d’euros à la Corsica Ferries, ce qui représente 6,7 % du budget de la collectivité. Passé la barre symbolique des cent premiers jours (il ne s’agit pas ici des Cent jours de l’Empereur mais du délai établi par D. Roosevelt dès son arrivée au pouvoir en 1933 pour mesurer le succès d’un nouveau chef de l’exécutif), Alex Vinciguerra fait le point sur la conjoncture économique de la Corse, donne la philosophie de l’action à venir de l’Agence du développement économique de la Corse, et présente quelques mesures fortes.
Par Constant Sbraggia, Photos : Marianne Tessier
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