Rie Miyazawa
Dans La vérité sur Marie Jean-Philippe Toussaint écrit ceci qui mat en scène Marie et non Rie Miyazawa mais suggère Tokyo, l’espace et le temps distendus, la rupture à cet instant entre le plein et le vide, les silences qui continueront à éloigner l’un de l’autre. « La fenêtre de la chambre d’hôtel de Tokyo était mouillée, barbouillée de gouttes de pluie, qui glissaient lentement sur la vitre en lignes pointillées ininterrompues, qui s’étaient arrêtées sans raison sur le verre, leur élan brisé net. Marie venait de raccrocher et elle se tenait immobile devant la grande baie vitrée qui donnait sur le quartier administratif de Shinjuku, pensive, le visage grave, elle regardait la ville qui disparaissait entièrement sous une brume pluvieuse, les yeux perdus au loin, avec cette mélancolie rêveuse qui nous étreint quand on se rend compte que le temps a passé, que quelque chose s’achève, et que, chaque fois, un peu plus, nous nous approchons de la fin, de nos amours et de nos vies. Maintenant, à l’heure de quitter Tokyo, Marie pensait à moi – moi avec qui elle avait rompu ici même, dans cette chambre d’hôtel où nous avions fait l’amour pour la dernière fois, ce lit défait où nous nous étions déchirés et étreints (…)». Miyazawa Rie est une actrice (Le samouraï du crépuscule de Yoji Yamada, Toni Takitani de Jun Ichikawa, 7 jours de Yùta Murano…), chanteuse (Mu, Chepop, Rosee…) et ancien mannequin. Originaire de Tokyo, Miyazawa Rie est à moitié japonaise et à moitié hollandaise. Un temps fiancée au lutteur de sumo Takanohana, elle est aussi connue pour ses années de lutte contre l’anorexie mentale.
C.S.