La renfermée, la Corse
« Je crois qu’il est grand temps que, en dehors même de libertés, de droits égaux, qui sont évidents, il y ait une participation de la femme sur le plan de la transformation des valeurs dites masculines en valeurs féminines. Et c’est pourquoi je ne comprends pas les mouvements féministes qui se réclament d’une sorte de masculinité à part égale avec les hommes. Ils devraient au contraire se retrancher de plus en plus et élaborer des valeurs féminines pour en féconder notre civilisation. » Ces propos de Romain Gary, tenus à Jacques Chancel en 1975, sont d’une actualité brûlante. Six ans plus tard, en 1981, Marie Susini publie au Seuil La renfermée, la Corse. Cette explosion de littérature ouvre le débat sur la condition de la femme en Corse de son époque mais propose ce faisant une réflexion sur l’architecture sociale de notre société. Marie Susini pourrait être une figure tutélaire de la lutte pour la condition féminine en Corse. Il est heureux que son message soit porté par la beauté irradiante de son écriture. La femme et l’oeuvre, La renfermée, la Corse, se confondent dans ce portrait que j’exhume de ma mémoire pour répondre vivement à l’injonction calendaire du 8 mars.
Par Constant Sbraggia - Photos : D.R.
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