L’été
C’est la vie qui paraît ralentie : heures lentes, avions dans le ciel lents, mouettes sur les quais ou proches les tables des cafés lentes. Et puis il y a le bleu de la mer, le bleu du ciel, le jaune du soleil et le mauve des montagnes. Ce bateau de plaisance qui glisse sur une mer étale, longue gerbe blanche dans son sillage. Un paquebot blanc immobile (illusion) dans l’azur bleuté du soir qui tombe. Ceci n’est pas une digression : c’est un décor. Le décor, c’est important, et même nécessaire : dans la vie comme au théâtre, il participe de la force des répliques. Nous sommes en été. Il faut concevoir une nuit étoilée. La douceur d’une nuit étoilée en été. Vous pouvez si le coeur vous en dit réciter quelques vers d’Aragon, ou d’Éluard, ou de Baudelaire, relire quelques pages de L’Iliade ou de L’Odyssée. La Méditerranée est une mer littéraire (« Grace aux Grecs » précise Paul Morand).
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