L’exposition de cette deuxième édition de la biennale De Renava tente, en observant le passé méditerranéen, de saisir la mystérieuse prophétie à l’oeuvre dans le mécanisme de la chute des empires. Elle met particulièrement en avant le jeu dialectique entre décadence et émancipation, vandalisme et héroïsme ou ruine et fondation. Des étapes qui accompagnent toujours cette inévitable remise en question de chaque civilisation. Les oeuvres choisies le sont pour leur beauté équivoque, ainsi que pour leur engagement qui ne se limite pas à une lecture historique du thème, mais qui aborde plutôt « l’empire » comme une entité de domination politique, morale ou culturelle à réexaminer. L’exposition invite à une traversée du temps au coeur du patrimoine de la cité bonifacienne, qui fut la cible de nombreuses puissances (pisane, génoise, aragonaise, etc.) et même le foyer temporaire d’un futur empereur : Napoléon Bonaparte. Roma Amor raconte la nostalgie des paradis perdus, l’émancipation de la pensée, la lente conquête de la liberté et le caractère cyclique de la construction d’un idéal qui porte déjà en lui les graines de sa destruction.
Texte et iconographie : Deraneva
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