Le complot contre l’Amérique
D ans Le complot contre l’Amérique, publié en 2004, Philip Roth imaginait son pays tombé aux mains d’un dirigeant fasciste, fervent défenseur de l’America first (dans son uchronie Lindbergh, qui était connu pour ses sympathies isolationnistes et nazies, est élu en 1940 à la place de Franklin Roosevelt et signe un pacte de non-agression avec Hitler). La subtilité du roman, lu et relu aujourd’hui aux États-Unis, tient à ce qui fait écho aux premiers mois de Donald Trump à la Maison blanche : ce n’est pas un gouvernement fasciste qui est installé par l’auteur, c’est un gouvernement isolationniste qui, du fait même de son isolationnisme, va établir des relations neutres, relativement cordiales, avec les forces de l’axe et Hitler. Son secret de romancier : « Voir l’histoire à travers la vie des gens ordinaires ».