« Le 24 mai 1990, Erick Bonavita, 33 ans, meurt d’une overdose d’héroïne à Paris. Vivant à 2000 à l’heure, ce musicien punk-rock a bousculé la Corse des années 80, normal que ses amis le surnomment alors « Speedo ». Agitateur inspiré, Erick/Speedo était aussi mon grand frère. Ensemble, à Ajaccio, ville de naissance de Napoléon et de Tino Rossi, avec toute une génération, nous nous sommes pris la vague punk en pleine gueule et cela a déterminé le cours de nos vies. Ayant retrouvé il y a quelques années, sa vieille valise en fer rouillée contenant photos, affiches, bandes démos, carnets intimes et textes de chansons, l’idée de ce film documentaire est née. Témoignage d’une époque fragile et désordonnée où tout semblait possible ; les notions d’autonomie, d’indépendance et de liberté sonnant comme audacieuses, périlleuses et magnifiques. Cette histoire
n’est pas seulement celle d’une poignée de corses… C’est aussi celle de millions de provinciaux, de ruraux disséminés à travers le monde pour qui tout a basculé le jour où, sur leur poste de radio miteux, ils ont entendu les premiers accords de « God save the queen » des Sex Pistols ou de « White Riot » des Clash… » Serge Bonavita
Sale tête ce gamin, film documentaire de Serge Bonavita, était à l’affiche de la 22e édition du Festival Passion-Cinéma d’Ajaccio. Un film d’auteur et d’amour qui remue autant les sentiments que les révoltes d’une jeunesse perdue. La vague punk déferle dans un hurlement (« Si tu ne hurles pas, personne ne croira que tu as mal » écrit Montherlant dans ses Carnets). Un long cri d’amour. Au fond, ce film aurait pu s’intituler « À mon frère qui n’est pas mort ». Ou « Chienne de vie » (Mais les deux titres sont déjà pris). Oui, cette sale tête de gamin nous l’aimons. Parce que c’est aussi la nôtre ? Constant Sbraggia
Constant Sbraggia
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