Anna Magnani, le temps d’une messe.
On l’appelait « La Magnani » égérie de Rossellini, Fellini, Pasolini… Rome, l’Italie, et ce courage, auquel l’âme d’un peuple devait s’identifier. Elle était vibrante, extravagante… Instinctive, sublime, elle était la vie, elle était femme. Entière, vulnérable, complexe, emplie de poésie intérieure. Une vitalité inébranlable, un roc, une vie orageuse faite de violentes passions, d’attachements viscéraux. Comédienne mythique, qui n’avait pas son pareil pour s’approprier un personnage. Elle est là, présente, le temps d’une messe, celle de ses obsèques et se raconte en tant que femme et comédienne, le temps d’un voyage avec elle, sans elle… En présence de ses amis, son public, son peuple. L’interprétation très juste et vraiment convaincante de Marie-Joséphine Susini donne à ce spectacle un attrait peu ordinaire. Elle remplit l’espace de sa présence, avec des chants, des pas de danse, une mobilité du visage qui retranscrit toute une palette d’émotions. Véritable monologue bilingue, l’italien prend une place très importante dans ce texte ciselé, finement travaillé. Le jeu d’actrice est époustouflant, donnant une dimension humaine à Anna Magnani qu’on pourrait imaginer comme une diva désincarnée, alors qu’elle était tout le contraire. De Rome à New York, on voyage au rythme de la vie tourmentée et pleine de rebondissements de cette actrice au grand coeur.
Photo : Rita Scaglia
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