EN SON NÉANT
Nuit. Vous dormez. Et la ville dort. Rien ne se passe plus. Les cafés du centre-ville et les hangars périphériques transformés en bouges ont fermé leurs portes. Ne demeurent que ces quelques voitures qui passent à toute blinde sur la rocade, des voitures chargées de haine, fuyant l’ennui hivernal, leurs klaxons rageurs déversant une dernière fois comme une désillusion une détresse dans la nuit sans regards. Des voitures qui voudraient échapper à la vacuité de la saison morte, et qui portent leurs occupants imbibés vers de lointains lotissements ou les dormoirs des villages alentour.
Par Marc Biancarelli – Photos Yusuf Sevençli