Retour à la terre. « Toute ma recherche tend vers ce point d’équilibre forcément imparfait. »
J’ai connu Paule dans une autre vie, à Paris, dans le tumulte du petit monde des médias en vue. Elle rentrait de New York où elle avait travaillé à Contact, l’une des grandes agences photographiques américaines. C’est aussi à New York qu’elle avait été initiée à la céramique. C’était dans les années 1990, à la Parsons School of Design. À son retour à Paris, nous avions participé ensemble à la folle aventure de la création du quotidien Le Jour. Et par ce serait toujours un plaisir de travailler pour elle dans le service photo des magazines où son regard aiguisé donnait le ton visuel. Nos origines communes et la Corse en lien partagé me laissent l’impression que nous nous connaissons depuis toujours. Ce qui m’avait tout de suite impressionnée chez Paule c’est cette délicatesse soutenue par une force incroyable. Son goût raffiné, et toujours si « juste », ne négligeait aucun détail. C’est que sa manière de vivre soulignait, par ses choix, qu’en vérité tout est important, et que rien n’est jamais un détail. Alors, quand en 2015, toutes ces qualités rares ont finalement trouvé leur mode d’expression avec la terre, et que Paule a commencé à modeler, tourner, émailler, chamotter et polir, quand elle a commencé à manier les oxydes, l’engobe, la glaçure et la barbottine, je savais que sa production serait aussi simple que rare et précieuse. Elle dit : « Je crée des pièces uniques, des objets utilitaires, faits pour la vie quotidienne et faits pour durer. Des bols, des carafes, des plats... Des objets humbles aux formes simples, fruits d’un savoir-faire ancestral, qui traversent le temps. »
Texte et photos de Rita Scaglia
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