Fisc était fiscus, terme latin qui désignait le modeste panier de jonc ou d’osier qui recueillait les deniers versés par les contribuables pour être remis à la caisse centrale de Rome (ou à la caisse provinciale puis par extension à la caisse impériale), devenu synonyme du trésor public, lui-même panier percé. Le fisc est censé remplir le panier, ce qui n’arrive jamais. Plus l’impôt rentre, plus l’État se réjouit, anticipe, dépense, s’endette. La capacité de lever l’impôt est une garantie pour les prêteurs, d’où, longtemps, la bonne note de la France. D’où, surtout, sa dette impressionnante. L’administration fiscale a le génie de l’impôt, elle en a inventé entre 400 et 1000, nul ne sait exactement, parce qu’elle ne sait pas compter. En témoigne l’erreur budgétaire des mathématiciens de Bercy de seulement 1,5 % du PIB… quelque 60 milliards. Pierre le Grand avait inventé un impôt sur la barbe, le fisc a créé des impôts sur la possibilité d’avoir une barbe. Cela s’appelle les plus-values « latentes ». Vous n’avez pas gagné cet argent, mais vous pourriez le gagner, petit malin ! Aussi La France détient-elle, hors Corée du Nord et Cuba, le record mondial des prélèvements et, comme les deux sont liés, une dette mirobolante. Aujourd’hui, bêtement, les préteurs s’inquiètent.
Par Laurent Dominati - Illustrations : Andy Warhol
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