J’ai créé IN CORSICA en mai 2015, j’avais dans l’idée de rompre avec l’esprit du newsmagazine qui avait défini les mensuel corses comme KYRN, le « pionnier », pour lequel j’écrirai quelques articles dans les années 80 ou CORSICA dont j’assumerai la rédaction en chef de 1999 à 2015, pour proposer un magazine qui ne nierait pas son tempérament culturel et chic, qui donnerait à la photographie sa dimension artistique, qui serait fondé sur l’investigation à la condition quelle tende vers le Bien, autrement dit qu’elle mette en valeur ce qui mérite de l’être (la tendance était, reste plutôt inverse : on attend de la presse qu’elle dénonce. Les magazines corses s’identifiant aux newsmagazines épouseraient cette ligne éditoriale). C’était un pari, c’est toujours un pari, mon investissement au sein du groupe Hersant puis la direction de la rédaction du Figaro Méditerranée dans les années 90, m’avaient donné une expérience précieuse du magazine…
Je pense avec émotion aux premiers contributeurs, ceux des premiers numéros et qui pour la plupart continuent l’aventure de IN CORSICA : Jean-Claude Casanova, le patron de Sciences-Po Paris, cofondateur avec Raymond Aron et directeur de Commentaires ; Jean-Marie Colombani, ancien directeur du Monde, directeur de Slate France ; Marc Fumaroli, de l’Académie française (hélas décédé cette année) ; Françoise Bonardel, philosophe et essayiste ; François Léotard, ancien ministre de la Culture, ancien ministre de la Défense, écrivain ; Jean-Noël Pancrazi, écrivain, Grand Prix de l’Académie française ; Jean Rouaud, écrivain, Prix Goncourt, Gilles Millet, un ancien de Libération et de Corsica (lui aussi décédé…) Rita Scaglia et Marianne Tessier, remarquables photographes, garantes de l’identité visuelle du magazine, sur qui je savais pouvoir m’appuyer. Nous bénéficierons au fil des ans du talent d’autres contributeurs : Barbara Cassin ; Jérôme Ferrari ; Marc Biancarelli ; Isabelle Dominati Miller ; Laurent Dominati ; Jean-François Achilli ; Laure Limongi ; Ange Leccia…
Nous avions tous à cœur de développer l’esprit critique, la réflexion, l’analyse ; nous allions proposer des portraits de personnalités remarquables, des reportages sur les acteurs du développement économique, culturel et artistique, la mise en valeur de l’art, de l’agriculture… Le choix et la qualité des photographies donc, la mise en page, que nous voulions à la fois esthétique et surprenante, seraient consubstantiels de cette approche de l’actualité en Corse décalée dans son traitement, anglée au bénéfice du recul que nous donnait la périodicité de notre média.
INTERVISTA est né en septembre dernier d’une idée assez simple : traiter l’actualité en Corse sur le rythme de l’hebdomadaire en donnant la parole à celles et ceux qui la faisaient, c’est-à-dire sous la forme d’interviews. De ce point de vue INTERVISTA innove en Corse. Si l’on considère que ces interviews prennent le ton de la conversation, que les artistes, les artisans, les entrepreneurs, les chefs cuisiniers, etc. ont la même place que les politiques et les économistes, que les femmes sont omni présentes, que les photographes expriment la même exigence – cette fois avec le parti pris du noir et blanc – que celle déployée pour le mensuel, que les maquettistes œuvrent dans un même esprit… alors est établi le lien de parenté entre IN CORSICA et INTERVISTA.
IN CORSICA et INTERVISTA entrent aujourd’hui dans l’ère digitale. MrMagz, notre opérateur, prouve que la presse digitale n’est plus une option : elle s’impose comme un nouveau mode de lecture, proche parfois du home cinéma. La vidéo, donc. Le bilinguisme aussi. Un confort de lecture inégalé. La version audio… MrMagz c’est l’appli que l’on gardera précieusement en poche, au même titre que ses clés.
Je vous donne enfin rendez-vous sur notre site : incorsicamag.com
Bonne lecture ! Merci de votre fidélité.
Constant Sbraggia
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